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J’peux pas j’ai piscine

Tout le monde le dit, c’est écrit partout, la natation est une activité sportive complète et bonne pour tout : les problèmes de poids, les problèmes de dos, les problèmes de peaux…euh non pas ceux là! Enfin passons. Je me décide donc à retourner à la piscine régulièrement. On est bien d’accord qu’entre le moment où je me décide et le moment où j’y vais, il s’est passé deux mois et demi. Normal.

Parce que d’abord on vérifie les horaires d’ouverture du bassin : fermé le lundi (ça commence bien), mardi et mercredi de 12h à 13h15 (oui mais alors c’est à dire que non, ça marche pas), jeudi de 16h à 18h (non plus), vendredi de 15h à 21h (ah voilà)! Rendez-vous avec moi-même pris pour vendredi soir. Un vendredi soir où je n’enchaîne pas direct sur une petite sortie, ou un pick-up à la gare?….Trois semaines passent.

Ensuite on pense équipement : maillot, j’ai (ouf! c’est la base quand même), lunettes, j’ai (héhé oui la classe, c’est que j’ai déjà nagé voyez-vous), bonnet….bonnet? Ah, bonnet j’ai plus, l’a claqué! Mince alors, j’ai pas de bonnet de bain. Deux semaines passent.

Puis on se renseigne sur le tarif : 3,20€, mais il existe des carnets de tickets, avec une réduction étudiante, super! Comment ça je ne suis plus étudiante? Le statut d’étudiant, c’est une question de look! Et de carte…je vérifie donc la mienne, enfin ma fausse, dont je me sert illégalement de temps en temps depuis 8 ans, et je constate que ce bon vieux temps-là est révolu, ça ne passe plus du tout. Un nouveau deuil à faire, après celui de la carte 12-25, dont je me remets à peine. Bref. Du coup deux autres semaines passent.

J’oublie l’histoire du bonnet, et comme je suis à nouveau à mi-temps, je me décide du jour au lendemain. Un coup de fil amical manque presque de me faire dévier (« alleeeez, on va au ciné ce soir? ») mais je réponds, stoïque, « j’peux pas j’ai piscine! ». C’est aussi crédible que le sempiternel « j’ai un truc sur le feu » ou encore « je passe sous un tunnel », mais qu’importe, cette fois c’est la bonne!

Saperlipopette, mais je n’ai toujours pas de bonnet! J’appelle la piscine. Miracle, ils vendent des bonnets me dit la bonne dame de l’accueil, sauf que le distributeur est en panne. Je peine à comprendre le sens de sa phrase, et percute enfin…le distributeur automatique de bonnets de bain. Classique. Je tente une petite négociation (oui j’ai appris cette technique en Inde)…peut-être que juste pour cette fois, on pourrait faire semblant que j’ai un bonnet? Couleur blonde? Non, non et re-non. En même temps je m’abstiens de protester, je suis la première à râler quand le cheveu d’un quidam se bloque entre mes doigts. Et avec les miens, j’aurais vite fait de tisser un filet autour de mes voisins.

Bon je vous passe l’épisode « achat-d’un-bonnet-de-bain-le-premier-jour-des-soldes » (motivée la fille!) et j’arrive à la piscine, non sans mal. Si si, j’y suis déjà allé, mais est-ce nouveau que mon sens de l’orientation est aussi aiguisé qu’une mine cassée?


A peine l’entrée franchie, l’odeur familière du chlore titille mes narines. Je me promets de venir au moins une fois par semaine, tout l’été. Je demande donc le carnet de tickets. Et là, douche froide avant l’heure, la bonne dame de l’accueil me rafraîchit : la piscine ferme définitivement ses portes le 30 juin. Il me reste une semaine donc. Et la nouvelle piscine, au passage beaucoup plus loin de chez moi, n’ouvre qu’en septembre. JOY.

Je me prépare à profiter de ma seule et unique baignade. Si le maillot me va toujours (je bénis le lycra) mon tout nouveau bonnet est mi-nu-scule. J’ai peut-être une grosse tête, ou beaucoup de cheveux. Ou les deux. Quant aux lunettes, elles me serrent à m’en comprimer les neurones. Je me sens moulée, compressée, j’ai l’impression que mes yeux vont jaillir de leurs orbites. Et le clou, j’ai oublié de me démaquiller. Avec un peu de chance, je fais assez peur pour faire évacuer le bassin. Mais non, dans l’eau on est tous égaux, et me voilà donc à partager une ligne (j’me comprends…) avec une dizaine de nageurs, tous niveaux confondus. Ca aussi, je l’ai déjà fait…mais mes dernières baignades datant de l’Inde, où j’avais la piscine de l’école entière pour moi toute seule, tous les jours, je vis mal les « pousse-toi de là que je m’y mette », « trop lente, je double », « trop rapide, mange mes palmes » et « vas-y que je t’éclabousse au passage »…

Allez, l’histoire se termine bien, je me mets dans le rythme, une heure durant, et je ressors épuisée mais ravie. Pas trop non plus, à quoi ça sert si je ne peux plus y retourner?

Heureusement que je vais tâter de la Méditerranée en juillet, de l’Atlantique début août, et de la mer Rouge mi-août! Et puis si je ne peux pas attendre, il reste toujours la Seine.


Uh huh, yeah, that’s just like me. I swim, I swim…and I can’t stop!

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