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Journal de bord #13 : Les pieds sur terre

Terre à l’horizon!

Mardi 21 mai – JOUR 12. Le dernier jour de ce périple était le seul dont j’arrivais à me dépeindre une image…qui s’est avérée être très différente de la réalité.

Le mauvais temps a commencé à nous rattraper en fin de journée hier. Je m’attendais à naviguer à l’abri du vent, à travers des îlots tropicaux, découvrant les premières beautés de Tonga. Au lieu de quoi nous avons été retournés comme des crêpes toute la journée, outrepassant l’apéro sur le pont, les chips gardées pour le premier cri de « terre à l’horizon », la soupe avec les restes de poisson.


Une fois n’est pas coutume, notre écoutille était encore ouverte et la couche a reçu un nouveau seau d’eau, sans personne en dessous cette fois.

Ce morceau de terre…c’est Tofua

Quant aux terres, on en a bien vu, mais de loin et dans le brouillard. Juste de quoi deviner des îlots plus ou moins larges, à l’exception de deux grandes îles sauvages et inhabitées, Tofua et Kao.


On a dépassé le groupe des Ha’apai, empruntant un passage qui semblait étroit sur la carte, mais qui ne nous a pas permis de voir plus que la découpe des arbres au loin.


Ross nous informe qu’à l’approche de Vava’u, le bateau navigue généralement dans un canal assez étroit avec la côte à l’est et des récifs à l’ouest. Mais la nuit est déjà tombée et le vent souffle de plus en plus fort. Ross ne s’y risque pas et préfère contourner les récifs par l’ouest. Une première tempête nous dépasse de peu, mais la seconde nous frappe par l’arrière. Pluie et éclairs sont au rendez-vous, de quoi finir en beauté!

L’arrivée nocturne

À minuit et demi, nous sommes de nouveau légèrement abrités par la côte d’une île à l’est. Mais nous devrions passer encore une zone de turbulence avant l’approche finale vers le port de Neiafu. D’après l’ordinateur en face de moi, nous serons en eaux calmes d’ici environ deux heures. Ensuite soit on ancre (si ce n’est pas trop profond), soit on tourne en rond pour le reste de la nuit avant d’appeler la douane le matin.


Dans quelques heures nous devrions reposer le pied à terre, après 12 jours de traversée, et une épopée plus que surprenante.


Ross m’appelle sur le pont pour me montrer la terre, toute proche! Une large masse sombre s’étend à l’est, on devine plusieurs criques. Le tout est touffu, couvert d’arbres. Un peu plus loin, les lumières de Vava’u apparaissent très nettement, semblant proches et lointaines à la fois. Finalement ce n’est pas si mal d’avoir cette vision de nuit, plutôt que sous la grisaille et derrière le brouillard d’une tempête tropicale!


1h40. Nous sommes désormais à l’abri du mauvais temps. Nous naviguons entre une dizaine d’îlots, certains arborent des falaises abruptes, d’autres renferment des caves et des lagons. De nuit, c’est un décor très mystérieux. À l’ouest, on vient de dépasser les quelques lumières d’un des villages les plus reculés. Ross cherche un point d’ancrage pour la nuit.


Finalement nous accostons au port à 3h du matin. Nous n’avons donc pas vu les îlots alentour à la lumière du jour, mais sommes passés d’un océan mouvementé à un pied à terre, presque sans passer par la case « terre à l’horizon ». Tout le monde est allé se coucher après avoir hissé le drapeau du pays d’accueil et le drapeau jaune pour indiquer le statut de quarantaine.


Après une courte nuit, nous avons préparé et nettoyé le bateau pour le passage du personnel de douane, qui trouve le moyen de nous extorqu-euh…taxer quelques paquets de tabac, du matériel de plongée et les pneus qui nous on servis d’ancre de mer (qu’on va sûrement retrouver sur une jeep ici, bien qu’ils soient plus lisses qu’une patinoire). Enfin, l’agent du service santé vient faire son petit tour. Encore des papiers à remplir, des pots de vin, et nous voilà tamponnés pour un mois.


TONGA here we are!




Merci d’avoir suivi cette aventure unique avec nous!



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