Tu es une petite cachotière Sámara ! Tu t’étais bien gardée de nous parler de ce charmant petit staphylocoque de bienvenue que se récoltent systématiquement les enfants qui commencent l’école ou les centres de loisirs. Remarque tu as bien fait, ça ne nous aurait pas avancé beaucoup d’être au courant dans la mesure où on n’aurait pas pu l’éviter de toute façon. Tu peux donc dorénavant considérer Soren comme une recrue officielle, puisque le bizutage a bien eu lieu.
Il a commencé l’école lundi. Mardi il avait mal au ventre et n’a pas fini la journée. Mercredi il y est retourné, et jeudi on a dû aller le chercher parce que ses nombreuses piqûres de moustique grattées jusqu’au sang avaient commencé à s’infecter. Une plaie en particulier avait rougi, était entourée de petites cloques et suintait de lymphe (et que sais-je d’autre) à profusion. En l’espace de deux heures, la bactérie avait contaminé pas moins de treize plaies de piqûres ouvertes, sur les jambes, les pieds et même une dans le cou.
Alors que nous venions tout juste de déménager pour la cinquième fois en un mois et que nous espérions naïvement commencer à trouver un rythme…plus d’école, plus de centre de loisirs, plus de baignade, plus de surf, retour à la case départ, confiné ! C’est que c’est contagieux cette bêtise-là !
Dois-je te raconter ma descente d’organes, Sámara ? Ben quoi, on peut faire semblant de dire que ce n’est rien, que nous avons abordé tout cela avec le sourire, après tout ce n’est qu’un petit contretemps de plus, la vie quoi, et puis quel cadeau finalement, cette nouvelle perspective de passer tout notre temps ensemble à occuper chaque seconde éveillée de notre formidable progéniture, décaler tout rendez-vous professionnel et temps de réflexion essentiel sur la suite des projets et jongler, ruser pour réussir à remplir les journées sans école sans activité sans copain sans baignade sans plage sans surf….
Ou alors on peut dire la vérité. Une descente d’organes, je te dis. J’ai boudé pendant quelques heures, parce qu’en plus j’étais triste d’avoir quitté le Bahia et la plage. Maintenant on habite « en retrait », à 1,2km de la mer précisément selon Google Maps, c’est-à-dire 15 minutes de marche. Oui comme tu dis, pas la même. Pendant 3 semaines on faisait 25 mètres pour mettre les pieds dans l’eau à marée haute !! Je sais que c’est un caprice, j’assume.
La vérité, c’est aussi qu’un déménagement (je parle cette fois du grand écart de 9466km entre Nice et Sámara) demande beaucoup d’adaptation à tout le monde, notamment à l’échelle d’un petit bonhomme de 6 ans et demi qui fait sûrement de son mieux (je ne suis pas dans sa tête) mais est inévitablement bombardé de stimulations en tous genres et s’en retrouve correctement déboussolé, ce qui, tu t’en doutes, impacte forcément la dynamique familiale.
La vérité enfin, c’est qu’au bout de quelques heures j’avais fini de râler, j’ai rejoint Stéphane qui avait déjà pris le problème à-bras-le-corps et on est passé en mode solution.
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