On ne peut pas tout aimer en voyage. Dunedin n’a clairement pas été un coup de cœur. La ville est loin d’être inintéressante, mais son charme n’a pas agi sur moi. Je ne sais pas pourquoi, mais j’y ai ressenti l’onde d’un faubourg boueux (que Dunedin fût dans le temps, jusqu’à être surnommée Mud-edin!) À sa décharge, il faisait gris lors de mon passage. Pas gris souris, plutôt gris pourri. Objectivement, il y a beaucoup de bonnes adresses pour manger ou boire un coup – ville étudiante oblige – et quelques belles architectures, dont la gare, qui serait le bâtiment le plus photographié de Nouvelle-Zélande (??). L’usine de chocolat Cadbury et la brasserie Speights valent le détour, ne serait-ce que pour incarner Charlie dans l’une, et découvrir les secrets de la fameuse et fière bière du Sud dans l’autre.
Gare de Dunedin, conçue par George « Gingerbread » Troup
Le récent Settlers Museum est très bien fait. Mention spéciale pour la section qui met en lumière le côté obscur de la ville, appelé le « devil’s half acre », ses canailles, ses prostituées, ses salons de paris et d’opium. Pour la petite histoire, se sont des colons écossais qui se sont installés dans les marécages du coin en 1844, dans l’idée de créer New Edinburg, « a home away from home ». 20 ans plus tard, la ruée vers l’or a fait quadrupler la population en un rien de temps. En attendant la fortune, tout ce petit monde vivait entassé dans des habitations précaires en bois, qui s’embrasaient régulièrement. La ville est réputée pour avoir es-suie-yé (haha) un nombre incalculable d’incendies domestiques. Bien que ce soit l’or qui ait fait la richesse de la ville, Dunedin abritait aussi de nombreux baleiniers et marchands de peaux d’otaries. La plus grande fierté de Dunedin, qui se considère encore aujourd’hui comme la ville-empire de l’île du Sud, est d’avoir investi une somme astronomique dans l’économie d’Auckland pour permettre à la ville de démarrer. Dunedin étant isolée sur la côte Est, elle avait besoin d’un port relais sur l’île du Nord pour exporter son or, son huile et ses peaux.
C’est aussi à Dunedin qu’on trouve la rue la plus abrupte du monde (sorry SF). Avec sa pente à 35%, Baldwin Street est effectivement très impressionnante, un aller-retour en voiture fait presque l’effet d’un roller-coaster.
Dunedin, c’est aussi là où j’ai vécu une expérience négative avec un néo-zélandais. Il y a des gens malhonnêtes partout, mais le malheureux opportuniste doit porter le fardeau d’être le premier à entacher l’image jusqu’alors parfaite que je me faisais des kiwis. Il s’agit d’un guide qui m’a montré Dunedin by night, pour une visite sur le thème des histoires effrayantes de la ville. J’étais sa seule cliente, et en ce sens j’ai effectivement bénéficié d’un tour ultra VIP. Au moment de le payer en liquide dans la rue sombre, j’ai confondu un billet de 5 avec un billet de 50. Je m’en suis aperçue dans les minutes qui ont suivi, et lui ai naturellement demandé de vérifier. Là, il ne m’a sorti que l’autre billet de 20 que je lui avais donné, prétextant ne pas retrouver les 5….Sur le coup, je n’ai pas osé l’accuser et ai pensé avoir perdu mon billet toute seule comme une grande. Mais après réflexion, je suis persuadée qu’il s’en est aperçu et a choisi d’être malhonnête. Ça fait cher le tour, même VIP! Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est qu’une fois la visite finie, j’ai décidé de m’arrêter dans un bar qu’il m’avait montré sur le chemin pour boire un coup et il a insisté pour m’offrir ma conso…Or pourquoi ce geste, qui, si je lui avais donné le bon montant, revenait à me faire une belle ristourne? Ça + le fait de ne pas retrouver le billet de 5, comme par hasard = je retourne le voir le lendemain pour l’affronter, parce que cette malhonnêteté m’ulcère. Il s’avère que le gentleman cambrioleur tient un salon de coiffure en plein centre-ville. Évidemment, mis au pied du mur, il a continué à nier et prétendre qu’il avait lui aussi perdu de l’argent puisqu’il ne retrouvait pas les $5 que j’étais sensée lui avoir donné. Je suis partie en lui glissant que QUAND il retrouverait mon billet de 50 (et pas si), il n’aurait qu’à boire un coup à ma santé, et que si je repassais à Dunedin, il me devrait une coupe! (de cheveux, pas de champ’…)
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