Si l’on connait Vercingétorix et sa bataille légendaire à Alesia, que savons-nous de nos ancêtres d’origine celtique, à part qu’un de leurs dieux se nommait Toutatis, et que Gainsbourg fumait leurs cigarettes?
L’exposition de la Villette se propose de nous montrer comment ils vivaient, ce qu’ils cultivaient, et quelles étaient leurs habitudes de vie, à travers six ateliers ludiques.
On y apprend, entre autre, que le coq n’était pas un symbole gaulois mais révolutionnaire (comme dans révolution de 1789) parce que Gallus est certes à l’origine du mot gaulois, mais aussi du mot coq (et oui, sont fous ces latins), que les gaulois sont les inventeurs de la vraie faux (aussi appelé, parfois, rarement, rasoir à blé), que la serpe n’était pas en or, que la chair de sanglier n’était pas particulièrement appréciée, et que leurs casques n’avaient pas d’ailes…ils ont juste été retrouvés avec les protèges-joues relevés et repliés vers le haut.
La particularité de la Villette est de proposer des activités pour petits et grands. Normal, donc, de se retrouver avec une multitude de familles un samedi après-midi. Cela a fait l’objet d’une deuxième expo, sociologique celle-là, sur l’analyse du comportement familial, et de nombreux fou-rires.
En entrant dans un atelier, on voit papa, maman, et un petite fille qui étudient sagement une vitrine. Juste derrière eux, une poussette, d’où émanent des cris effrayés. Dedans, le petit dernier est sanglé, prisonnier de la poussette. Il est en face et à quelques centimètres seulement de la reproduction grandeur nature d’un cochon domestique corse…Il tente désespérément de tourner la tête pour échapper à cette vision d’horreur, mais sa marge de manœuvre est faible. D’où ses cris étouffés, qui n’alarmaient pas le moins du monde ses parents. Une fois leur lecture terminée, ils ont repris la poussette, et le petit, enfin libéré des crocs luisants, s’est tu, soulagé. En voilà encore un qui va faire l’association directe (et fausse!) gaulois=sanglier.
Autre atelier. « Maxime, regarde papa, tourne la tête chéri, voilà »…Le pauvre petit, dont seule la tête dépasse, est engoncé dans un costume de guerrier gaulois. A son sourire inversé, on comprend qu’il n’est pas du tout impressionné par la côte de maille massive. Les parents par contre sont persuadés que la photo va être extra, et s’acharnent à lui arracher une expression de sauvage à l’attaque. Le garçon se fatigue vite, et il s’apprête à descendre. La mère, les mains pleines, aimerait l’en empêcher. Qu’à cela ne tienne! Elle pose sacs et manteaux sur la table derrière elle, où sont exposées les armes d’époque…Bon alors non seulement ça ne se fait pas, mais en plus, il s’avère que nous étions justement en train de regarder ces objets! Et là, ni une ni deux, on se retrouve nez à nez avec une étiquette « 4-6 ans » et un sachet de provisions. Et bien croyez-moi, si les gaulois s’étaient battus avec une doudoune Petit Bateau et un sac Monoprix, on n’aurait pas une goutte de sang gaulois dans nos veines!
Ce nouvel atelier montre les poteries gauloises. Un puzzle 3D permet de reconstituer un vase.
-« Regarde Lucas, maman va te montrer comment on fait. Tu vois, tu prends le morceau là, et tu regardes si ça colle avec celui-là par exemple. Tu vois ? Non ça colle pas. Alors tu essayes avec un autre morceau…
– Donne maman, j’ai compris.
– Attend chéri. Celui là ça colle pas non plus. Alors on va essayer avec celui-là maintenant »
– Oui j’ai compris, maman, je peux essayer?
– Attends chéri!
– Mais maman….
– Laisse jouer maman Lucas!
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